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quinta-feira, 26 de maio de 2011

JHEN - Le Mystère des Ardents (script-4)


Tout semble perdu pour Jhen et les gens de La Morelle… lorsqu’une autre armée, assez puissante, apparaît à l’horizon. Les assaillants découragent, la bande de la Fille du Diable se ranime (même si cette armée-là puisse aussi signifier sa perte) et s’élance au combat. D’un côté et d’autre, on distingue enfin les oriflammes de ceux qui arrivent : ce sont ceux de Gilles de Rais !

À la vue de ça, Yassault prend la fuite sur son magnifique étalon. Quelques uns de ses hommes parviennent à le suivre, d’autres tombent morts ou blessés. Et un moment plus tard Gilles de Rais arrive, orgueilleux et présomptueux, à la tête de sa troupe. À sa gauche, Jhen voit l’homme au froc noir. Il s’agit d’un agent que Gilles avaient lancé sur sa trace ; et c’est à lui qu’on doit le salut parce qu’il avait décidé d’avertir son maître de la présence d’une armée et du danger que Jhen courrait.

Après avoir salué celui-ci, Gilles interroge un des soldats de Yassault encore en vie. Il est un de ces gentilshommes devenus mercenaires après que leurs familles ont été dépossédées par les Anglais. Il refuse obstinément de répondre à la question : Qui a ordonné tout ça et pourquoi ? Il faut l’intervention hâtive et brutale de La Morelle pour qu’il parle : ils étaient partis de Bretagne, où l’armée avait été rassemblée par Yassault. Le commanditaire est vraisemblablement le duc Jean V de Bretagne. L’idée était, paraît-il, d’entraîner la chute de Gilles de Rais, soit en lui attribuant la responsabilité de l’opération militaire (qui ne porte pas d’oriflammes) – le genre de coup de main que Gilles affectionne particulièrement (et l’on sait que le sire de Rais est à court d’argent !...) – soit de conquérir Niort dans une stratégie plus large destinée à le mettre dans une mauvaise posture, entre les pinces d’une tenaille. Malheureusement, l’intervention totalement inattendue de La Morelle et de Gilles ont fait tout échouer.

« Intéressant ! Yassault est, en effet, un homme de main de ce cher Jean » - commente Gilles. Il porte alors son intérêt sur La Morelle, cette femme chez qui il reconnait du sang chaud, des signes de cruauté et de manque de scrupules, enfin rien de la fragilité féminine qu’il méprise. Il est bien surpris car ressentant une certaine empathie pour elle ; il semble avoir enfin trouvé une « âme-sœur » !... Mais, chez Jhen, les soupçons éveillés par ses mauvais rêves reviennent, même si Gilles a l’air de n’avoir jamais vu la femme rousse.

Le Sire de Rais se montre contristé – mais pas trop – par la mort de Maria. Jhen refuse naturellement de retourner à Tiffauges. Rien ne peut effacer ce qu’y s’est passé, la mort de Maria moins encore, et il désire ardemment se libérer de Gilles et de tout cet enfer-là. Furieux, accusant Jhen d’ingratitude envers celui qui vient de lui sauver la vie une fois encore (bien qu’en effet collatéral de son intervention envers une armée qui avait envahie son territoire !...), Gilles crache rage et dépit et s’en va. Il amène avec lui des captifs ainsi que La Morelle et Granit, on ne sait pas si en tant qu’amis ou prisonniers… Mais pas leur racaille, qui sera pendue si jamais on la revoit.

“Yvain secourant la damoiselle” in “Lancelot du Lac”, manuscrit du XVe siècle

En revenant à Niort, Jhen et Bertrand découvrent le triste spectacle de la place où l’on a déjà éteint l’incendie. De la scène il ne reste que des débris noircis et fumants ; et une sorte de potence où l’on a pendu un des « assistants » félons. Les gens de la troupe théâtrale ont tous été mis en prison, accusés de complicité avec les comploteurs. C’est là que Jhen les retrouve et parle pour eux. On lui consent de voir le chef de la troupe. Celui-ci est accablé ; il se dit ruiné à jamais et contrit d’avoir engagé les quatre fripons. Jhen lui demande alors comment et pourquoi des individus tellement suspects se sont-ils joints à la troupe. Hé bien ! parce que celui qui finance la troupe – un mécène secret qu’il croit être le duc de Bretagne – les a imposés et qu’il avait, comme eux, un compte à régler avec le Sire de Rais. Évidemment, ils ne s’attendaient point à une disgrâce pareille et ne savaient rien au sujet de l’armée !

Lorsque Jhen rencontre Bertrand à la place, celui-ci s’exclame et montre du doigt : « Regarde ! ». Des corbeaux, croassant sinistrement, descendent sur le pendu, se posent sur la potence ; et, en bas, un garçon pisse sur le poteau.
Les nuages obscurcissent le ciel et un vent froid balaye la terre tandis que Jhen et Bertrand rentrent à La Rochelle. En chevauchant, ils parlent des évènements récents, cette ignoble supercherie. Jhen considère que l’accident même de la cloche, à La Rochelle était peut-être aussi une manœuvre de diversion. Bertrand lui demande s’il ne regrette pas Gilles de Rais, la cible apparente de la tromperie.

« Non. Et je n’ai point envie de revoir ce fils du diable ni son château », répond Jhen. « Ils se méritent tous, ces Sires de l’enfer ! »

«  Puisqu’on parle du diable… - remorque Bertrand, – as-tu vu la marque de La Morelle au bras de Yassault ? »

« Oui. Hé bien ! ça ne risque pas d’arriver à Gilles, j’en suis sûr ! »

FIN
Le 2 mai 2010

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