BANDA DESENHADA, HISTÓRIAS E ILUSTRAÇÃO / BANDE DESSINÉE, HISTOIRES ET ILLUSTRATION / COMICS, STORIES AND ILLUSTRATIONS

terça-feira, 31 de maio de 2011

Comunicado / Communiqué








- Não, nada de mulheres nuas hoje!

Soror Mariana Alcoforado (responsável pela secção de assinaturas)






- Vous avez bien écouté : pas de femmes nues aujourd’hui !

Justine, où est-tu ?!

Donatien Alphonse François, Marquis de Sade (rédacteur en chef)








- Sorry! No naked women today!

But wait for tomorrow!...

Benjamin Franklin (Executive vice president)


NOTE: these are some respectable members of the editorial board of this blog.

Un éclair d’éternité (7)



sábado, 28 de maio de 2011

Encontros / Rencontres

Vista da varanda do quarto do hotel / Vue de la chambre de l'hôtel

No fim de semana de 7 e 8 de Maio, estive com a minha mulher no 17º Salão de Moura de BD, no Alentejo, a cerca de 250 Km a sudeste de Lisboa. Aí, entre amigos e colegas (autores como João Amaral, Victor Mesquita, José Pires e José Ruy), encontrei Tito.

Le week-end du 7 et 8 mai, j’ai été avec ma femme au 17ème Salon de BD de Moura (lire « Môra »), une ville d’Alentejo située à environ 250 Km au sud-est de Lisbonne. Là, parmi des amis et collègues (des auteurs comme João Amaral, Victor Mesquita, José Pires e José Ruy), j’ai rencontré Tito.

Reportagem sobre o assunto / Reportage à ce sujet : aqui, aqui e aqui.
 

Eu e Tito / Moi et Tito

As conversas e a convivência correram soltas e com boa disposição.
A conversa com Tito, em especial, foi mais longa, já que ele vive em França. É um homem de trato agradável, um pouco tímido; espanhol de nascimento, é o talentoso desenhador da série “Jaunes” (com argumento de Bucquoy) e o autor completo das séries “Soledad” e “Tendre Banlieue”.
Gostei muito da nossa conversa, na tenda do Salão ou durante o passeio pelas ruas e edifícios de Moura.

Les conversations et la convivialité se sont très bien passés, la disposition était des meilleurs.
La conversation avec Tito, notamment, a été plus longue puisqu’il habite en France. C’est un homme à la fréquentation agréable, un peu timide ; espagnol de naissance, il est le talentueux dessinateur de la série “Jaunes” (sur scénario de Bucquoy) et l’auteur complet des séries “Soledad” et “Tendre Banlieue”.
J’ai bien aimé notre conversation, dans la tente du Salon ou pendant la promenade par les rues et les immeubles de Moura.

* Le blog de Tito.

Fotografias / Photographies : Luís Diferr & Helena Feliciano.

sexta-feira, 27 de maio de 2011

Tintin e Portugal na Feira do Livro

(c) Hergé/Moulinsart 2006

Permitam-me esta nota pessoal. A minha Lelé Batita colocou no seu blogue Pérola de Cultura uma mensagem de parabéns, juntamente com a fotografia do artista (anteriormente e ainda agora) conhecido como Luís Diferr: eu.
Obrigado.

Foto: Pérola de Cultura, Feira do Livro, Lisboa, 14 de Maio de 2011

Nesse mesmo dia 14 encontrámos na feira, um pouco por acaso, o livro “LE JOURNAL TINTIN, les coulisses d’une aventure”, que Lelé ontem me ofereceu. Não fiquei aborrecido. Na verdade, comecei a desfolhar o álbum com verdadeiro deleite, tendo começado avidamente pela reprodução em fac-simile do 1º número da famosa revista. Afinal, ainda não tenho 77 anos!...

Un éclair d’éternité (5)




[À SUIVRE]

quinta-feira, 26 de maio de 2011

JHEN - Le Mystère des Ardents (script-4)


Tout semble perdu pour Jhen et les gens de La Morelle… lorsqu’une autre armée, assez puissante, apparaît à l’horizon. Les assaillants découragent, la bande de la Fille du Diable se ranime (même si cette armée-là puisse aussi signifier sa perte) et s’élance au combat. D’un côté et d’autre, on distingue enfin les oriflammes de ceux qui arrivent : ce sont ceux de Gilles de Rais !

À la vue de ça, Yassault prend la fuite sur son magnifique étalon. Quelques uns de ses hommes parviennent à le suivre, d’autres tombent morts ou blessés. Et un moment plus tard Gilles de Rais arrive, orgueilleux et présomptueux, à la tête de sa troupe. À sa gauche, Jhen voit l’homme au froc noir. Il s’agit d’un agent que Gilles avaient lancé sur sa trace ; et c’est à lui qu’on doit le salut parce qu’il avait décidé d’avertir son maître de la présence d’une armée et du danger que Jhen courrait.

Après avoir salué celui-ci, Gilles interroge un des soldats de Yassault encore en vie. Il est un de ces gentilshommes devenus mercenaires après que leurs familles ont été dépossédées par les Anglais. Il refuse obstinément de répondre à la question : Qui a ordonné tout ça et pourquoi ? Il faut l’intervention hâtive et brutale de La Morelle pour qu’il parle : ils étaient partis de Bretagne, où l’armée avait été rassemblée par Yassault. Le commanditaire est vraisemblablement le duc Jean V de Bretagne. L’idée était, paraît-il, d’entraîner la chute de Gilles de Rais, soit en lui attribuant la responsabilité de l’opération militaire (qui ne porte pas d’oriflammes) – le genre de coup de main que Gilles affectionne particulièrement (et l’on sait que le sire de Rais est à court d’argent !...) – soit de conquérir Niort dans une stratégie plus large destinée à le mettre dans une mauvaise posture, entre les pinces d’une tenaille. Malheureusement, l’intervention totalement inattendue de La Morelle et de Gilles ont fait tout échouer.

« Intéressant ! Yassault est, en effet, un homme de main de ce cher Jean » - commente Gilles. Il porte alors son intérêt sur La Morelle, cette femme chez qui il reconnait du sang chaud, des signes de cruauté et de manque de scrupules, enfin rien de la fragilité féminine qu’il méprise. Il est bien surpris car ressentant une certaine empathie pour elle ; il semble avoir enfin trouvé une « âme-sœur » !... Mais, chez Jhen, les soupçons éveillés par ses mauvais rêves reviennent, même si Gilles a l’air de n’avoir jamais vu la femme rousse.

Le Sire de Rais se montre contristé – mais pas trop – par la mort de Maria. Jhen refuse naturellement de retourner à Tiffauges. Rien ne peut effacer ce qu’y s’est passé, la mort de Maria moins encore, et il désire ardemment se libérer de Gilles et de tout cet enfer-là. Furieux, accusant Jhen d’ingratitude envers celui qui vient de lui sauver la vie une fois encore (bien qu’en effet collatéral de son intervention envers une armée qui avait envahie son territoire !...), Gilles crache rage et dépit et s’en va. Il amène avec lui des captifs ainsi que La Morelle et Granit, on ne sait pas si en tant qu’amis ou prisonniers… Mais pas leur racaille, qui sera pendue si jamais on la revoit.

“Yvain secourant la damoiselle” in “Lancelot du Lac”, manuscrit du XVe siècle

En revenant à Niort, Jhen et Bertrand découvrent le triste spectacle de la place où l’on a déjà éteint l’incendie. De la scène il ne reste que des débris noircis et fumants ; et une sorte de potence où l’on a pendu un des « assistants » félons. Les gens de la troupe théâtrale ont tous été mis en prison, accusés de complicité avec les comploteurs. C’est là que Jhen les retrouve et parle pour eux. On lui consent de voir le chef de la troupe. Celui-ci est accablé ; il se dit ruiné à jamais et contrit d’avoir engagé les quatre fripons. Jhen lui demande alors comment et pourquoi des individus tellement suspects se sont-ils joints à la troupe. Hé bien ! parce que celui qui finance la troupe – un mécène secret qu’il croit être le duc de Bretagne – les a imposés et qu’il avait, comme eux, un compte à régler avec le Sire de Rais. Évidemment, ils ne s’attendaient point à une disgrâce pareille et ne savaient rien au sujet de l’armée !

Lorsque Jhen rencontre Bertrand à la place, celui-ci s’exclame et montre du doigt : « Regarde ! ». Des corbeaux, croassant sinistrement, descendent sur le pendu, se posent sur la potence ; et, en bas, un garçon pisse sur le poteau.
Les nuages obscurcissent le ciel et un vent froid balaye la terre tandis que Jhen et Bertrand rentrent à La Rochelle. En chevauchant, ils parlent des évènements récents, cette ignoble supercherie. Jhen considère que l’accident même de la cloche, à La Rochelle était peut-être aussi une manœuvre de diversion. Bertrand lui demande s’il ne regrette pas Gilles de Rais, la cible apparente de la tromperie.

« Non. Et je n’ai point envie de revoir ce fils du diable ni son château », répond Jhen. « Ils se méritent tous, ces Sires de l’enfer ! »

«  Puisqu’on parle du diable… - remorque Bertrand, – as-tu vu la marque de La Morelle au bras de Yassault ? »

« Oui. Hé bien ! ça ne risque pas d’arriver à Gilles, j’en suis sûr ! »

FIN
Le 2 mai 2010

Un éclair d’éternité (4)




[À SUIVRE] 

quarta-feira, 25 de maio de 2011

JHEN - Le Mystère des Ardents (script-3)


Jhen et Bertrand retournent à La Rochelle. Le soir, Jhen a un cauchemar où il voit Gilles de Rais commander la mort de Maria à La Morelle. Les deux dansent comme des sauvages en flammes au Bal des Ardents ; derrière eux, Granit sourit et une ombre outrageante et difforme éclate d’un rire diabolique. Il se réveille tourmenté ; Gilles et La Morelle complices, serait-ce possible ?!

Le lendemain, il participe aux travaux sur l’église. Le soir venu, lui et Bertrand se rendent à Niort afin d’assister au « Mystère des Ardents ». Mais il est toujours tourmenté par son mauvais rêve.

Entre-temps, les quatre nouveaux éléments de la troupe théâtrale se concertent. Ils ont, en fait, transformé la troupe dans une sorte de Cheval de Troie. Leur mission consiste à mettre le feu à la scène, au moment opportun, provoquer une catastrophe qui attire la garde et autres forces de sécurité à la place tandis qu’ils se rendent à la Porte, éliminent les deux ou trois soldats de prévention et baissent le pont-levis. Cette opération permettra l’entrée sans obstacle de l’armée de Yassault dans la ville (jadis conquise aux Anglais, dupés par un stratagème de du Guesclin). Quelle ironique virevolte !

Le donjon de Niort

Arrivé à Niort, Jhen rencontre la troupe, ce qui lui rappelle Gilles de Rais à cause de la mésaventure du « loup-garou » et avive son mauvais rêve et le malaise concomitant. Il est néanmoins assez lucide pour repérer les étranges manèges des quatre nouveaux éléments de la troupe ; il les signale à Bertrand et les deux restent attentifs.

Le Mystère commence, face à l’expectative de la foule rassemblée dans une grande place. Il s’agit d’une version drôle et sarcastique des tristes faits, où le diable lui-même joue son rôle de mauvais inspirateur des humains. Au moment où un sautillant duc d’Orléans arrive et s’approche d’un sauvage pour découvrir son identité, de vraies flammes jaillissent sur la scène, allumées par deux des nouveaux assistants. Ils fuient aussitôt mais Jhen et Bertrand les ont repérés et les poursuivent par les coulisses. Le décor tombe, aggravant la situation. Tandis que la panique s’épand sur scène et sur la place à cause de deux acteurs en flammes, des rideaux, des décorations et de la charpente même qui prennent le feu, les trois fripons s’enfuient à la dérobée en direction de la Porte de la ville. Comme ils l’avaient prévu, parmi la confusion les hommes de la garde accourent à la place, leur laissant le terrain libre à la Porte. Il n’y a là que quelques soldats pris au dépourvu… Mais voici qu’arrivent Jhen et Bertrand, retardés par la foule ! Le combat contre les fripons s’enchaîne mais l’un d’eux arrive à monter à l’étage et à faire descendre le pont-levis… cependant, à sa surprise, il n’y a pas d’armée en vue !

N’ayant pas de renfort, les quatre fourbes sont vaincus ; deux meurent sur place, le troisième est gravement blessé et le quatrième, là haut, maudissant Yassault et ses poursuivants, saute à l’extérieur de la muraille. Il tord une cheville en atterrissant mais s’enfuit à travers terrain ouvert. C’est une cible facile pour les archers, qui arrivent et qui l’abattent sans merci. Au loin, on voit les lueurs rougeâtres d’une flambée. C’est, sans doute, la bande de La Morelle qui s’affronte vaillamment à l’armée de Yassault. Jhen et Bertrand bondissent sur leurs chevaux, passent par le pont-levis, qu’on remonte déjà, et se précipitent en direction de la flambée.
Ayant utilisé des flèches incendiaires, la bande de La Morelle a immobilisé l’armée, tué nombre de soldats, pris eux aussi au dépourvu, et produit beaucoup de dégâts. Leur attaque de guérilla a lancé le chaos ; Yassault ne savait pas qu’est ce qui lui arrivait jusqu’à apercevoir La Morelle et son frère Granit faisant une irruption éclair parmi ses troupes déroutées. Celles-ci, se remettant enfin, partent à la poursuite de la bande en direction de Niort. Et c’est comme ça que Jhen et son compagnon tombent sur La Morelle, Granit et les survivants de sa troupe minable !

Ils remontent une colline, où ils se retranchent. Pourtant, l’armée de Yassault les ignore et poursuit sa route vers Niort. C’est à ce moment que Jhen comprend le vrai but de cette armée : conquérir la ville grâce à la manœuvre de diversion produite par ses agents infiltrés dans la troupe théâtrale. Retardé par La Morelle, Yassault espère arriver encore à temps de trouver la Porte ouverte. Une demi-heure plus tard, il enrage de découvrir le pont-levis levé et des soldats à la veille dans les créneaux. On lui demande qui est-il et que veut-il. Le capitaine ne répond pas.

Il revient sur ses pas et attaque les forces de La Morelle toujours retranchées sur la colline, soignant leurs blessés. Mais les gueux opposent une féroce résistance. Un moment tout se calme ; le capitaine évalue la situation, en ricanant intimement. Il ne faut pas se presser, ces misérables sont à sa merci. Il attendra le lever du soleil.

Au point du jour, il déclenche une nouvelle attaque, d’une extrême violence. Granit est blessé, Jhen aussi. La situation devient critique, Yassault paraît décidé à ne laisser de survivant… Mais La Morelle baise sauvagement Jhen sur la bouche, ce qui a un effet explosif sur Yassault. Il enrage, lève son avant-bras dénudé en exhibant la marque de La Morelle et lui hurle : « Maudite bretonne, je te passerai au fil de l’épée ! Que le diable te reçoit dans son lit ! »

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Un éclair d’éternité (3)




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terça-feira, 24 de maio de 2011

Paul Gillon (11/05/1926 – 21/05/2011)

 
“La Survivante”, Ed. Albin Michel, 1985

“Victorine” de Gillon. Carte postale : image de la planche 39 de “Les Léviathans ”,
Ed. Les Humanoïdes Associés, 1982

Acabo de saber da morte de Paul Gillon, no passado dia 21. Poucos dias antes completou 85 anos.

Eis um homem a quem quero prestar homenagem, um autor pelo qual sinto uma grande admiração; um desenhador notável, de traço fluido sobre pranchas enormes, o justo herdeiro de Alex Raymond, o responsável de um classicismo actualizado ao longo de uma longa carreira.
Recentemente, desde 2009, a sua série mais célebre, “Os Náufragos do Tempo” (inicialmente com Jean-Claude Forest) conheceu uma reedição magnífica, contando com uma cor inteiramente refeita (um excelente trabalho digital de Yannick et Hubert).

Tenho sob os meus olhos um velho “Schtroumpf – les cahiers de la bande dessinée” de 1978, incrivelmente comprado em São Paulo.
Na página 29 deste nº 36, dedicado a Paul Gillon, o crítico Henri Filippini dizia a seu respeito: “Um desenho que cheira bem a aventura”. E na página 19, à sua pergunta

“Como é que você trabalha? Depressa ou devagar?”,

o visado respondeu:

“Depressa quando é preciso, devagar quando me agrada”.

Saudações, Monsieur Gillon, você ficará na história da BD como um dos seus mais notáveis autores!

“Schtroumpf” nº 36, Glénat Ed., 1978

Je viens d’apprendre le décès de Paul Gillon, le 21 passé. Il venait d’avoir 85 ans.

Voici un homme à qui je veux rendre hommage, un auteur pour lequel j’éprouve une grande admiration ; un dessinateur remarquable, au trait fluent sur des planches énormes, le juste héritier d’Alex Raymond, le responsable d’un classicisme mis à jour pendant une longue carrière. Récemment, dès 2009, sa série phare “Les Naufragés du Temps” (d’abord avec Jean-Claude Forest) a connu une réédition magnifique, comptant avec un coloriage entièrement refait (un excellent travail numérique de Yannick et Hubert).

J’ai là sous mes yeux un vieux “Schtroumpf – les cahiers de la bande dessinée” de 1978, incroyablement acheté à São Paulo.
En page 29 de ce nº 36, dédié à Paul Gillon, le critique Henri Filippini disait à son sujet : « Un dessin qui sent bon l’aventure ». Et en page 19, à sa demande
« Comment travaillez-vous ? Vite ou lentement ? »,

le visé a répondu :

« Vite quand il le faut, lentement quand il me plait ».

Chapeau, Monsieur Gillon, vous resterez dans l’histoire de la BD comme un de ses plus grands auteurs !

Paul Gillon
em julho de 2008 / en juillet 2008

“Les Naufragés du Temps”, réédition Ed. Glénat, 2008/9 (1ère édition : Les Humanoïdes Associés, 1974/8)

Referências na Internet / Références sur internet:

Un éclair d’éternité (2)

 


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JHEN - Le Mystère des Ardents (script-2)


Le matin, Jhen participe à l’élévation de la cloche. Mais à mi-route du haut, les hommes qui manœuvrent le cabestan s’aperçoivent que la corde est en train de se rompre. L’un d’eux s'écrie ! La corde se rompt et la cloche tombe lourdement, se fracassant sur le sol tandis qu’un homme là-haut se déséquilibre et tombe ; il n’en survit pas. Un rapide examen ne laisse pas de doute : la corde a été rongée par un couteau ! Mais qui ferait une chose pareille et pourquoi ?!

La réponse pourra bien venir de la bouche d’un individu capturé de bon matin par la garde, car il y a sûrement un rapport entre sa présence à l’entrée de la place de l’église et la funeste occurrence. Bertrand apprend, par un ami de la garde, que l’homme a enfin avoué être complice de celui qui avait coupé la corde mais son discours n’a pas grand sens : il parle de la venue d’une armée, non pas du Sire de Rais (comme l’on pourrait croire) mais à la solde de Jean V, le duc de Bretagne ! Mais que diable veut-il, le duc, ici au Comté de Poitou, si loin de son territoire ?

Bertrand craint qu’il s’agit d’une expédition pour capturer La Morelle – une adversaire férue du commandant de la troupe, un Normand appelé Yassault. En plus, Bertrand est sûr que l’on veut inculper la rousse de l’accident de la cloche, car on sait bien la haine qu’elle porte à la religion. Elle n’échapperait pas à la potence et Yassault aurait sa vengeance ! Il décide donc de partir pour l’avertir du danger qu’elle court (hé oui ! il l’aime bien quand même !). Elle ne doit pas être loin de La Rochelle. Et il convainc Jhen de l’accompagner et de le guider.

Les deux retrouvent effectivement la bande de La Morelle aux environs de Luçon. Elle s’apprête à attaquer une petite caravane de charriots. Mais, peu avant l’attaque, Jhen la retient, car il vient de reconnaître les charriots : il s’agit de ceux de la troupe théâtrale qu’il a rencontré jadis et avec laquelle il a mis en scène sa comédie « Le loup-garou », que Gilles de Rais n’a guère apprécié [Voir BARBE-BLEUE]. Les gens de la troupe sont tout heureux de le rencontrer. Mais un incident menace la convivialité : une mêlée entre une femme de la bande et un homme de la troupe, que Jhen n’avait jamais vu, adroit au maniement de l’épée.

« Trop adroit pour un homme de théâtre », remarque Jhen. Trois compagnons sont déjà à côté de celui-là contre ceux de la bande. Mais La Morelle elle-même décide d’un coup la question en dépossédant le bélitre de son épée. Le pauvre n’arrive qu’à balbutier quelques mots apeurés tandis que Granit se met à côté de sa sœur et que Jhen et Bertrand aident à calmer les esprits montés.

Jhen questionne le chef de la troupe au sujet de ces quatre gars qu’il ne connait pas. L’homme s’embrouille un peu : ce sont des nouveaux venus dont ils avaient besoin pour les travaux de mise en scène et pour la sécurité sur les chemins. Et quel bon vent les amène là ? L’autre sourit et explique qu’ils vont à Niort afin d’y présenter sa nouvelle pièce : « LE MYSTÈRE DES ARDENTS ». Il s’agit d’une sotie inspirée d’un drame réel survenu le 28 janvier 1393 : dans un bal masqué, le roi Charles VI et cinq compagnons se déguisèrent en sauvages hirsutes, liés par des chaînes, leurs habits en lin enduits d’étoupe et de poix (matière hautement inflammable) ; le frère du roi, le duc d’Orléans, arriva, prit une torche et mit par accident le feu aux comédiens ! Le roi ne se sauva que par l’intervention de la duchesse de Berry. Un seul de ses compagnons survécut, se libérant des chaînes et se jetant dans un cuvier ; les quatre autres se transformèrent en torches humaines devant les convives frappés d’horreur et périrent, l’un après l’autre, dans des souffrances atroces. Des chevaliers qui essayèrent de les secourir finirent eux-mêmes les mains brûlées. Charles VI sombra définitivement dans la folie et la tragédie resta connue à jamais comme « le Bal des Ardents ».

Le Bal des Ardents

Enfin, Jhen demande au chef de la troupe s’il n’a pas des nouvelles d’une armée en marche. Dirait-on troublé, le chef répond que non ; la seule armée qu’il a vue est cette bande de déguenillés !... Et il invite Jhen à venir à Niort assister à la première de la sotie. Puis, la caravane reprend la route tandis que Jhen a l’impression de voir, au loin, l’homme au froc noir les espionner et se déguiser dans la nature. Et, d’un coup, il se souvient où il l’a déjà vu : au village où Maria a été enterrée !

Bertrand transmet son avertissement à La Morelle : Yassault, paraît-il, marche vers le sud, peut-être pour la capturer. Il vaut mieux fuir. Mais l’avertissement a l’effet opposé, car la rousse méprise et hait le Normand. Elle l’attendra et l’attaquera au moment voulu ! Rien ne la dissuade de son projet, surtout parce que ses gens sont frustrés et ont besoin d’action. Granit est tout content.

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segunda-feira, 23 de maio de 2011

Un éclair d’éternité (1)

NOTE : Ce que je présente aujourd’hui et dans les jours à venir correspond à une phase fondamentale dans la création d’une BD : la mise en page de l’histoire. Ce sont des croquis qui se situent entre le 1er et le 2e brouillon de Jacobs (voir “Un Opéra de Papier”, pages 94/95).  Il y aura sûrement des modifications dans les planches finales si un jour j’arrive à les réaliser.
Celle qu’est identifiée comme la 1ère planche a été partiellement dessinée au trait il y a longtemps ; c’est la seule qui est presque au stade final. Je l’ai utilisée pour faire un essai de coloriage sur Photoshop et j’ai décidé bien après de la faire précéder par deux planches d’introduction.
J’espère retenir votre attention et je vous remercie enfin de bien vouloir excuser mes fautes de français.






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JHEN - Le Mystère des Ardents (script-1)


JHEN
LE MYSTÈRE DES ARDENTS
par Luís Diferr

AVERTISSEMENT : Ce qui suit n’est que le script d’une histoire, soit la description détaillée des événements qu’y ont lieu. Le lecteur devra tenir compte de ce qu’il y a toujours des modifications par rapport au récit final en BD. L’histoire que je raconte par la suite (en 4 morceaux), par exemple, s’avère un peu trop longue pour un album de 46 planches.


Mai, 1439. A la nuit tombante, au château de Tiffauges, un manant essaye de poignarder Gilles de Rais, afin de venger la mort de son petit-fils, qui aurait été enlevé et amené au château. Au point du jour suivant, en chevauchant à l’air froid, Jhen découvre, à son horreur, le cadavre estropié du manant.

Après une violente confrontation avec Gilles, Jhen, las de guerres, des folies criminelles et des troublantes expériences en alchimie de son “ami”, s’éloigne de Tiffauges avec Maria. En cours de chemin, celle-ci est tuée par une bande de brigands commandés par une rousse de haute taille appelée La Morelle. Elle laisse Jhen en vie, lui permet d’enterrer Maria au cimetière d’un village et même de poursuivre son chemin. Mais elle désire qu’il devienne son compagnon, ce qu’il refuse carrément. Elle lui dessine quand même sa marque : une espèce de “gamma”  grec gravé à l’épée sur son avant-bras !

Le Port de La Rochelle en 1762, par Horace Vernet

Des jours plus tard, Jhen arrive à la ville de La Rochelle, où il loge chez LE NORMAND PENDU, une auberge appartenant à un certain Bertrand, ami de la Morelle. Bertrand est de Niort et porte orgueilleusement le prénom du célèbre Bertrand du Guesclin – Connétable et héros de la libération de Niort et de La Rochelle en 1372. Jhen remarque qu’il porte aussi la marque de La Morelle sur l’avant-bras droit !...

En apprenant le  métier de Jhen, Bertrand l’amène au chantier des travaux qu’on réalise sur l’église. Il le présente au maître d’œuvres. Celui-ci lui fait voir le dispositif d’élévation de la nouvelle cloche : un système novateur de contrepoids. Mais c’est déjà le coucher du soleil, on fera l’élévation le lendemain ; on y laisse la grande cloche sur le sol, attachée à une longue corde, qui monte jusqu’à une sorte de cabestan installé sur un échafaudage qui traverse la tour d’un côté à l’autre, où elle descendra par l’action du contrepoids.

La nuit venue, chez LE NORMAND PENDU, Jhen écoute des commentaires au sujet d’une émule de Jeanne d’Arc, appelée Catherine de La Rochelle. Il écoute aussi des rapports et des bavardages au sujet des méfaits et cruautés (moitié vrais, moitié inventés – lui dit l’aubergiste) commis par la bande de La Morelle et son frère Granit, l’abruti. Leur bande de vauriens devient tristement célèbre dans la région, où l’on tient la rousse par une Fille du Diable ! Et l’on chuchote aussi au sujet du Fils du Diable – c'est-à-dire le Sire de Rais !...  Jhen remarque qu’un homme dans un froc noir, le capuce couvrant son visage, se tient immobile dans un coin peu illuminé. Il croit l’avoir déjà vu… mais où ?

Cette nuit même, vers 4 heures du matin, deux hommes sombres s’approchent de la grande cloche, tandis que deux autres restent aux aguets dans les accès à la place. L’un d’eux monte sur la cloche et puis escalade agilement la corde. Arrivé à une hauteur d’une dizaine de mètres, il s’arrête et extrait quelque chose d’une bourse à la ceinture. Peu après, l’un des hommes aux aguets siffle ; une patrouille de la garde de la ville vient, il s’enfuit et la patrouille le poursuit. Les deux individus auprès de la cloche rejoignent le 4ème individu et s’enfuient à son tour.

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domingo, 22 de maio de 2011

Hergé (22 mai 1907)

“Hergé – Lignes de Vie”, de Philippe Goddin, (c) Hergé/Moulinsart 2007
Capa sobre quadro de / Couverture sur tableau de : Andy Warhol.

Eis uma imponente obra em 1003 páginas, publicada por ocasião do centenário do nascimento de Hergé, muito bem escrita e organizada, que se fundamenta em numerosas fontes, sobretudo cartas (e Hergé recebia-as e escrevia-as em grande número!) e que termina com “mil milhões de mil agradecimentos”.
Segundo a contracapa, “Estas Linhas de Vida esboçam o retrato de um homem complexo, vulnerável, datado de um grande sentido de humor, presa dos tormentos mais dolorosos.”
Um homem genial – diria eu –, que sabia muito bem o que queria, que prezava profundamente a amizade e que tinha a coragem de defender os seus pontos de vista e os seus princípios mas também de se pôr em causa. Podemos descobrir, ao longo das páginas desta biografia, que por trás das Aventuras de Tintim, há um homem, uma vida, com os quais elas são absolutamente coerentes, mesmo na perseguição de um ideal. Não é sempre esse o caso.

Hergé (Boisfort, 04/1949)

Sabe-se bem que não é difícil construir uma obra apologética sobre um autor qualquer; contudo, esta biografia tem a vantagem de se apoiar na correspondência de Hergé, que é copiosamente reproduzida – o que é interessante e não se presta tanto a interpretações do biógrafo. É de se lhe tirar o chapéu, cavalheiro!

Philippe Goddin conheceu o autor pessoalmente. Foi o responsável da Fundação Hergé e “participou na reconstrução dos seus arquivos durante uma trintena de anos”.
Uma pequena nota final para os admiradores de Jacobs e de J. Martin (e eu sou um deles), que poderão ficar incomodados pelo facto de que Goddin faz um retrato que não é propriamente lisonjeiro destes dois autores.

Hergé & Warhol (Galerie D, Bruxelles, 05/1977)

Voici un imposant ouvrage en 1003 pages, publié à l’occasion du centenaire de la naissance d’Hergé, très bien écrit et organisé, qui puise dans de nombreuses sources, surtout des lettres (et Hergé en recevait et en écrivait beaucoup !) et qui termine avec “mille millions de mille mercis”.
Selon la 4ème couverture, « Ces Lignes de vie ébauchent le portrait d’un homme complexe, vulnérable, doté d’un grand sens de l’humour, en proie au tourments les plus douloureux. »
Un homme génial – dirais-je –, qui savait très bien ce qu’il voulait, qui honorait profondément l’amitié, qui avait le courage de défendre ses points de vue et ses principes mais aussi de se mettre en cause. On peut découvrir, à travers les pages de cette biographie, que derrière les Aventures de Tintin il y a un homme, une vie, avec lesquels elles sont absolument cohérentes, même dans la poursuite d’un idéal. Ce n’est toujours pas le cas.

Hergé (Studios, 1956)

On sait bien que ce n’est pas très difficile de bâtir une œuvre apologétique sur un auteur quelconque ; pourtant, cette biographie a l’avantage de s’appuyer sur la correspondance d’Hergé, qu’y est copieusement reproduite – ce qui est intéressant et ne se prête pas tant aux interprétations du biographe. Chapeau, Monsieur !

Philippe Goddin a connu le dessinateur en personne. Il a été le responsable de la Fondation Hergé et « a participé à la reconstruction de ses archives pendant une trentaine d’années ».
Une petite note finale pour les admirateurs de Jacobs et de J. Martin (et j’en suis un), qui pourront être gênés par le fait que Goddin dresse un portrait pas vraiment flatteur de ces deux auteurs.


Hergé (Georges Rémi, 22/05/1907 – 3/03/1983) par Tintin