Le matin, Jhen participe à l’élévation de la cloche. Mais à mi-route du haut, les hommes qui manœuvrent le cabestan s’aperçoivent que la corde est en train de se rompre. L’un d’eux s'écrie ! La corde se rompt et la cloche tombe lourdement, se fracassant sur le sol tandis qu’un homme là-haut se déséquilibre et tombe ; il n’en survit pas. Un rapide examen ne laisse pas de doute : la corde a été rongée par un couteau ! Mais qui ferait une chose pareille et pourquoi ?!
La réponse pourra bien venir de la bouche d’un individu capturé de bon matin par la garde, car il y a sûrement un rapport entre sa présence à l’entrée de la place de l’église et la funeste occurrence. Bertrand apprend, par un ami de la garde, que l’homme a enfin avoué être complice de celui qui avait coupé la corde mais son discours n’a pas grand sens : il parle de la venue d’une armée, non pas du Sire de Rais (comme l’on pourrait croire) mais à la solde de Jean V, le duc de Bretagne ! Mais que diable veut-il, le duc, ici au Comté de Poitou, si loin de son territoire ?
Bertrand craint qu’il s’agit d’une expédition pour capturer La Morelle – une adversaire férue du commandant de la troupe, un Normand appelé Yassault. En plus, Bertrand est sûr que l’on veut inculper la rousse de l’accident de la cloche, car on sait bien la haine qu’elle porte à la religion. Elle n’échapperait pas à la potence et Yassault aurait sa vengeance ! Il décide donc de partir pour l’avertir du danger qu’elle court (hé oui ! il l’aime bien quand même !). Elle ne doit pas être loin de La Rochelle. Et il convainc Jhen de l’accompagner et de le guider.
Les deux retrouvent effectivement la bande de La Morelle aux environs de Luçon. Elle s’apprête à attaquer une petite caravane de charriots. Mais, peu avant l’attaque, Jhen la retient, car il vient de reconnaître les charriots : il s’agit de ceux de la troupe théâtrale qu’il a rencontré jadis et avec laquelle il a mis en scène sa comédie « Le loup-garou », que Gilles de Rais n’a guère apprécié [Voir BARBE-BLEUE]. Les gens de la troupe sont tout heureux de le rencontrer. Mais un incident menace la convivialité : une mêlée entre une femme de la bande et un homme de la troupe, que Jhen n’avait jamais vu, adroit au maniement de l’épée.
« Trop adroit pour un homme de théâtre », remarque Jhen. Trois compagnons sont déjà à côté de celui-là contre ceux de la bande. Mais La Morelle elle-même décide d’un coup la question en dépossédant le bélitre de son épée. Le pauvre n’arrive qu’à balbutier quelques mots apeurés tandis que Granit se met à côté de sa sœur et que Jhen et Bertrand aident à calmer les esprits montés.
Le Bal des Ardents
Enfin, Jhen demande au chef de la troupe s’il n’a pas des nouvelles d’une armée en marche. Dirait-on troublé, le chef répond que non ; la seule armée qu’il a vue est cette bande de déguenillés !... Et il invite Jhen à venir à Niort assister à la première de la sotie. Puis, la caravane reprend la route tandis que Jhen a l’impression de voir, au loin, l’homme au froc noir les espionner et se déguiser dans la nature. Et, d’un coup, il se souvient où il l’a déjà vu : au village où Maria a été enterrée !
Bertrand transmet son avertissement à La Morelle : Yassault, paraît-il, marche vers le sud, peut-être pour la capturer. Il vaut mieux fuir. Mais l’avertissement a l’effet opposé, car la rousse méprise et hait le Normand. Elle l’attendra et l’attaquera au moment voulu ! Rien ne la dissuade de son projet, surtout parce que ses gens sont frustrés et ont besoin d’action. Granit est tout content.
[À SUIVRE]
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